L’Hénallux peut être fière des professionnels passionnés qui la composent. Pour preuve ce portrait, fruit d’une rencontre informelle entre une chargée de communication et un chercheur qui, malgré sa jeunesse, a déjà de la bouteille.

Un parcours académique riche

Vincent La Paglia incarne le profil particulier d’un scientifique qui n’a jamais perdu le lien avec le terrain social. D’origine carolorégienne, il effectue d’abord un Bachelier Assistant social, avant de compléter son parcours par le Master en Ingénierie et action sociales à l’Hénallux. 

C’est là que naît sa vocation pour la recherche : la découverte de la rigueur scientifique et de la liberté d’exploration intellectuelle agit comme un déclic. Il décide alors de faire un Master en Sociologie à l’UCLouvain. Fort de son expérience et de sa curiosité, il travaille comme étudiant-chercheur pendant ses études. 

Premiers projets de recherche

Dès 2019, il intègre le monde de la recherche avec des projets consacrés dans un premier temps aux déterminants sociaux qui influencent les troubles neuro-musculo-squelettiques, et dans un second temps des projets où il est amené à étudier la participation des publics parmi les services de la première ligne d’aide et de soins en Belgique francophone.  Ses travaux, menés en collaboration avec des institutions de santé et de terrain, mettent en lumière l’importance du lien social qui est un  facteur de protection, mais aussi de vulnérabilité lorsqu’il est fragilisé. Il devient chercheur FoRS dans la foulée par l’intermédiaire d’un projet où il étudie justement les facteurs de risque en matière de troubles neuro-musculo-squelettiques. 

Enseignant et vulgarisateur passionné

En parallèle, Vincent exerce dans le secteur social comme intervenant familial, puis devient enseignant à l’Hénallux dans les sections "Assistant(e) social(e)" à Namur et à Arlon. Dans ses cours de méthodologie de la recherche et de sociologie, il met un point d’honneur à vulgariser, à transmettre et à stimuler la curiosité des étudiants. Pour lui, l’enseignement et la recherche se nourrissent mutuellement : expliquer oblige à clarifier, et investiguer ouvre de nouvelles pistes pédagogiques. Selon lui, il est impossible d’enseigner ce pour quoi on n’est pas passionné ! Il sourit : « Le fait d’avoir à vulgariser les théories, c’est sortir du blabla scientifique, ça consolide la recherche et ça lui donne une autre assise ! ». 

Aujourd’hui gestionnaire de projets de recherche dans le domaine social chez FoRS, il continue d’accompagner et de soutenir les initiatives collectives. Il ne s’ennuie pas une seconde : en parallèle,  il exerce une activité d’indépendant en tant que chercheur et consultant en entreprise. Il reste guidé par une conviction forte : la recherche en sciences sociales doit éclairer l’action, transformer les pratiques et, à terme, constituer une certaine utilité à l’humain par les connaissances produites.  

Des résultats de recherche concrets

Quand je lui demande de donner des exemples de résultats de recherches qui ont un impact significatif dans la société, il s’anime : « Il y a en a plein, mais voici ceux qui m’ont le plus marqué : il y a des résultats qui prouvent scientifiquement que nos relations sociales ont une influence sur notre santé. On peut développer des maladies si nos relations sociales sont bancales. À l’inverse, on est en meilleure santé lorsqu’elles sont équilibrées ! Le lien social est donc vital, et c’est prouvé. »

Le second exemple concerne l’utilisation de l’humour dans le travail social : « Un travailleur social utilise souvent l’humour pour aborder une situation difficile et pour mettre son interlocuteur à l’aise. Il s’avère que l’humour utilisé dans le travail social demande une compétence très particulière et très subtile. Cela fait appel à une grande maîtrise : si on utilise l’ironie ou le sarcasme, il est possible que cela donne une impression de dépréciation de la personne qui est en face. La recherche permet de mettre cette compétence en exergue. Une compétence qui peut paraître anodine mais qui est pourtant indispensable. »

Ouvert, passionné et profondément ancré dans le réel, Vincent La Paglia revendique une vision humble et humaniste du métier de chercheur : « Être rémunéré pour découvrir le monde et le transmettre ». 

Anne-Sophie Vandevoorde

 

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