Le 4 mai dernier, au Département paramédical Sainte Élisabeth, avait lieu la première édition de l’Escape Game pédagogique « Oseras-tu poser la question ? ». Sarah Schlitz, Secrétaire d’État à l’égalité des genres, à l’égalité des chances et à la diversité y a participé, avec un groupe d’étudiantes sages-femmes.
Cette date a été choisie pour être en lien avec la journée mondiale de la sage-femme qui a lieu le 5 mai.
Cette formule pédagogique novatrice intervient dans les cours de nos étudiant(e)s sages-femmes pour sensibiliser les futur.es professionnels.es de la santé à parvenir à détecter les violences intrafamiliales durant la grossesse, et à agir en conséquence. Elle sera également utilisée dans un futur proche en formation continue.
Le repérage et l’accompagnement des violences intrafamiliales lors de la grossesse est un sujet qui mérite que l’on s’y attarde tant il est présent. Le fait que ce sujet soit trop tabou biaise les chiffres et fait que la Belgique est à la traîne en ce qui concerne les recommandations officielles pour contrer le problème.
Or la grossesse est reconnue comme une “window of opportunity” : la femme enceinte multiplie les contacts avec les professionnels.es de santé́ et en particulier les sages-femmes qui sont en première ligne pour repérer les violences intrafamiliales.
La grossesse est une période à risque. Les violences commencent ou s’intensifient durant cette période. Les enseignantes initiatrices de ce projet de formation souhaitent mettre en exergue cette problématique, car les violences conjugales durant la grossesse ont un impact considérable sur la santé physique et mentale de la maman et des conséquences sur le bien-être du bébé.
Utiliser le jeu dans le cadre des apprentissages permet d’assurer un certain "détachement affectif" lors de la séance, de libérer la parole sur ce thème tabou en mettant en évidence le rôle déterminant des professionnels dans la lutte contre les violences conjugales.
La matinée a démarré avec la présentation du programme www.borninbelgiumprofessionnals.be , un projet de l’INAMI, qui permet d’avoir une vision globale des patientes qui rencontreraient éventuellement des difficultés de violences conjugales. Cette plateforme permet aux professionnels de la santé d’avoir un suivi dans la problématique, malgré l’inégalité d’accès aux soins et un problème de fracture numérique. Une femme sur sept subit des violences conjugales durant sa grossesse. Cette plateforme prend en compte les violences physiques, psychologiques et sexuelles.
Ensuite, Sarah Schlitz est arrivée en catimini et s’est présentée brièvement. Elle était surtout intéressée de participer au jeu avec les étudiantes, et d’avoir un temps de discussion avec les enseignantes porteuses du projet, Sophie Evrard et Milena Jarosik.
L’Escape Game, d’une durée de 30 minutes, a commencé par un petit film qui présente le portrait d’une femme, qui donne des indices pour résoudre les énigmes présentes dans une boîte mystérieuse. Les étudiantes et les participantes (des représentantes de l’ARES, de la Province de Namur, de la Province du Brabant Wallon entre autre) ont effectué l’exercice dans la bonne humeur, malgré la gravité du sujet. C’était d’ailleurs une volonté des enseignantes : l’Escape Game permet une distanciation par rapport à une problématique très lourde. Cet outil pédagogique a été construit sur base des recommandations professionnelles et crée en collaboration avec Form@nam, la Province de Namur et la Ligne Écoutes Violences Conjugales.
Le jeu a ensuite été suivi d’un temps de débriefing avec les étudiantes afin de revenir sur le vécu de l’expérience ainsi que sur les différentes notions-clés abordées dans les énigmes pour pouvoir les transposer dans la pratique professionnelle.
Tant sur la forme que sur le fond, l’expérience était très enrichissante pour tous les participants. Voilà une innovation pédagogique qui a été très remarquée et saluée par les partenaires du secteur.
Ce qu’en dit la presse :