Je me souviens de ma première rencontre avec Christophe. À l’époque, en tant que « responsable RGPD », il s’était présenté assez évasivement comme « ayant travaillé pour Doctissimo ». Ce portrait est donc l’occasion pour moi (et pour vous) d’assouvir une curiosité : quel chemin prend-on pour passer d’une grande entreprise française à l’Hénallux ? Et pour y faire quoi exactement ? 

Au début était une Startup

Christophe a commencé sa carrière à Paris, en 1995 au sein de la société Medcost, une petite structure de conseil en économie de santé et en multimédia. Il y travaillait sur des projets de diversification et de développement numérique. À l’époque, la révolution, c’était de mettre du contenu sur des CD-Rom (oh nostalgie !). 

En 1999, il participe au lancement du site Doctissimo, une plateforme d'information médicale qui connaîtra un essor spectaculaire grâce à ses forums et à son référencement naturel innovant pour l’époque. C’est le début des connaissances et de l’optimisation des algorithmes… 

Grâce à ses études d’ingénieur de gestion, il devient Directeur financier, supervisant notamment l’introduction en bourse de Doctissimo. Responsable aussi des communautés du site, il joue un rôle clé dans la croissance de l’audience, grâce au forum du site, le plus gros forum francophone du début des années 2000. En 2007, Doctissimo est racheté par le groupe Lagardère, marquant une transition importante dans sa carrière. À cette époque, les actions sont au plus haut ! 

Changement de cap

Après plusieurs années passées au sein du groupe Lagardère, Christophe quitte Doctissimo fin 2019, lorsque la plateforme est cédée au groupe TF1. Il est alors installé en Belgique depuis plusieurs années. À cinquante ans, il cherche du boulot. Malgré sa grande expérience, c’est très compliqué : « ma formation de base était inconnue de la Belgique, et mon CV très exotique : il faisait peur », sourit-il. 

Sauvé … par le RGPD

Après un an de recherche, il intègre finalement l’Hénallux en tant que responsable du RGPD. C’est une matière qu’il maîtrise : la mise en conformité de la société au RGPD était très importante chez Doctissimo, en raison des données médicales sensibles qui étaient traitées par le site et de son modèle économique publicitaire.

Très vite, ses responsabilités s'élargissent à la gestion de projets de recherche appliquée dans le domaine technique. Son rôle consiste à coordonner des équipes, rechercher des financements et structurer des collaborations avec des partenaires académiques et industriels. Il s’assure que les calendriers sont respectés, que les dossiers sont déposés à temps. Il jongle perpétuellement entre plusieurs projets et retrouve avec plaisir l’esprit d’innovation et la diversité de projets qu’il a connus dans les premiers temps de sa carrière.

Le gros du travail RGPD ayant été fait, sa charge pour cette matière est à présent minime. 

Que penser de l’adage « c’est mieux géré dans le privé » ? 

Selon Christophe, les préjugés sur le secteur public sont souvent infondés. S'il reconnaît certaines contraintes administratives (mais elles sont présentes dans TOUS les secteurs), il souligne surtout l'implication et la motivation des équipes de l’Hénallux. 

« Une startup, c’est une ambiance de créativité continue, mais avec beaucoup d’incertitudes. Certains mois, on n’est pas payés, parce qu’il faut attendre que l’argent rentre. Après, dans une grande entreprise privée, on a plus de sécurité financière, mais aussi plus de compétition interne, des problèmes d’égo à gérer. À l’Hénallux, je travaille en collaboration, dans un climat démocratique très agréable. » 

Depuis quelques années, la Recherche à l’Hénallux prend de l’importance : on y lance 3 ou 4 nouveaux projets par an, pour le seul domaine technique, sur 12 dossiers (environ) déposés qu’il faut défendre. 

Ces projets permettent de créer des ponts entre les chercheurs, les enseignants, les étudiants et le monde de l’entreprise. Et ça, c’est très important pour faire évoluer notre enseignement de qualité ! 

Anne-Sophie Vandevoorde