Un projet d’aide transfrontalière aux personnes souffrant de pathologies mentales de longue durée

L'accompagnement de personnes souffrant de pathologies mentales de longue durée est essentiellement traité à l'intérieur d'un secteur et d'un pays via des dispositifs ambulatoires spécialisés qui développent de plus en plus des pratiques de réseau.

Cette approche trouve toutefois ses limites aux frontières. Renforcer la prise en charge des parcours des personnes en situation précaire à l'intérieur d'un réseau transfrontalier nécessite une véritable collaboration entre les autorités mais également des rencontres, des échanges de pratiques entre les professionnels spécialisés, et la sensibilisation des patients.

Il était temps d’imaginer un projet commun qui renforce la prise en charge de ces parcours, du nord de la Champagne-Ardenne et du sud de la province de Namur.

C’est la naissance du micro-projet INTERREG – EURéSAM (Europe, Réseau, Santé mentale) à l’initiative des départements social et technique de l'Hénallux et de l’IRTS Champagne-Ardenne de Reims.

Ce projet s’est déroulé sur une durée de 15 mois, entre septembre 2018 et décembre 2019, alternant les lieux de rencontre dans les deux régions, et a privilégié une démarche en quatre temps :

Un comité de pilotage qui a réuni les autorités des différents services concernés pour une première identification des besoins dans la continuité des soins transfrontaliers ;
A partir de ces premiers constats, une table ronde avec des professionnels pour poser un diagnostic de la réalité de terrain (quelles pratiques, quels obstacles, quel idéal de soins ?) ;
Une table ronde avec ces mêmes professionnels de terrain s’est efforcée de dégager des perspectives opérationnelles ;
Une dernière rencontre de restitution et d’échanges avec les autorités.

Ces moments de travail ont amené les participants à partager spontanément leurs idées pour tenter de faire évoluer les situations transfrontalières observées et de pouvoir répondre de façon adaptée et optimisée aux besoins rencontrés par les habitants sur leurs territoires de vie.

Trois axes de développement ont été envisagés :

  • Une offre de formations multiples et innovantes
  • Des temps d’immersion professionnelle
  • La mobilisation des acteurs politiques.

Le micro-projet EURéSAM, en réunissant les autorités et les professionnels des services sociaux et sociaux-sanitaires territoriaux spécialisés en santé mentale de la Province de Namur et du Département des Ardennes, a déjà permis :

  • Des échanges sur les pratiques de terrain entre les représentants de ces différents services (au travers des tables-rondes) ;
  • De communiquer les informations recueillies au cours du projet en les rendant disponibles en ligne de manière pérenne (www.euresam.eu)
  • De cartographier les différents dispositifs de soins existants (voir la carte sur le site www.euresam.eu) ;
  • De susciter les collaborations en vue de renforcer une offre de prise en charge inter-versants (points relais) ;
  • D’impliquer concrètement une dizaine d’étudiants des deux établissements partenaires dans le projet afin qu’il soit un support à la réalisation de différents travaux (participation aux ateliers, travail de diagnostic territorial, rédaction de travail de fin d’études)
  • De "requestionner" les contenus des formations initiales en intégrant les questions de la santé mentale, de la continuité des soins transfrontaliers et de leur approche territoriale ;
  • De projeter des journées communes pour les étudiants de nos deux institutions de formation, dont la première est prévue le 30 mars 2020 à Namur ;
  • D’initier un partenariat Hénallux / IRTSCA dans le cadre européen Erasmus+ afin de favoriser les stages en immersion professionnelle des étudiants ;
  • D’envisager des séquences de formation sur la santé mentale à destination des étudiants et des professionnels du secteur.

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