Ce mercredi 18 mars, les élèves de la section Bibliothéconomie-Documentation de l’Henallux (département social de Malonne) ont organisé, sous l’égide de leurs professeurs des cours d’animation et de communication, diverses activités dans le cadre d’un débat littéraire auquel étaient conviés 3 auteurs : Barly Baruti, Ali Bader et Kenan Görgün, pour la 22e édition des Nuits d’encre intitulée “En français dans le texte”.
Cette soirée se déroulait de 19h à 22h au Point-Culture, alias la Médiathèque, de Louvain-La-Neuve.
Cette année, le thème des Nuits d’encre était “Osez l’envol”. Ce festival dédié aux livres nous invite à lire et/ou découvrir des auteurs venus d’ici ou d’ailleurs et à les rencontrer de manière conviviale pour échanger avec eux.
En guise d’introduction, les trois auteurs ont été présentés, puis un extrait de chacune de leur œuvre respective - Papa Sartre pour Ali Bader, Madame Livingstone de Barly Baruti et Anatolia Rhapsody de Kenan Görgün - ont été lus au public.
Malheureusement, suite à plusieurs imprévus indépendants de la volonté des organisateurs, seul Monsieur Baruti était présent. S’en est donc suivie une interview plus personnelle durant laquelle ce dernier s’est livré en toute honnêteté, entre humour et autodérision, de manière passionnée. Il s’est confié entre autres sur sa vision du racisme (dont Mme Livingstone est le thème central) dans des termes de tolérance, affirmant que celui-ci est ce qu’il est, mais que tous - Blancs comme Noirs (Belges de Belgique et Belges du Congo) - ne voulaient pas de cette ségrégation. D’après lui, c’est la généralisation qui attise la haine.
Ensuite, deux étudiantes ont présenté un extrait du film franco-israélien Va, vis et deviens, réalisé par Radu Mihaileanu en 2005, ayant pour thématique l’opération Moïse. Elle consistait à ramener les Juifs africains en Israël. L’extrait choisi montrait la procédure traditionnelle - mais non moins révoltante - du changement de nom pour les personnes immigrées souhaitant rentrer dans un pays étranger.
Ce vis-à-vis de quoi l’auteur ne s’est pas senti choqué. “Je viens d’un pays où on a quasi tout vu”, a-t-il déclaré. “Je parlerais plutôt des migrations: sans les migrations, il n’y aurait eu personne. La main qui donne est mieux que celle qui reçoit. Comme on est celui qui arrive, on doit respecter les règles déjà mises en place. C’est le monde qui crée ce genre de misère, on nous demande de mentir. Cette histoire fait mal mais c’est la loi du plus fort, pour l’instant.”
Enfin, après plusieurs interventions et questions du public très réceptif, Monsieur Baruti a interprété a capella l’un des titres de son nouvel album et s’est ensuite livré à une séance d’autographes pour le plus grand plaisir de ses lecteurs qu’il gratifiait d’un dessin inédit.
La soirée s’est clôturée autour d’une dégustation de desserts venus d’ailleurs, respectivement congolais, turcs et irakiens, à l’image des auteurs.
Ce fut pour les élèves une expérience inédite et pleine de rebondissements.
Cette soirée leur a permis de vivre une animation, de sa création à sa concrétisation en passant par tous les préparatifs.
La qualité de leur préparation et de leur prestation leur a permis d’être gratifiés d’ une belle proposition venant de la part de l’organisatrice des Nuits d’encre: désormais, les futurs bibliothécaires-documentalistes de Malonne seront chargés d’animer cette soirée chaque année.
Rousseaux Christina - Romarin Amélie - Arcq Emilie
A la présentation des auteurs et à la clôture du débat : Larissa Folie et Océane Dambrain
A la lecture d’un extrait de Papa Sartre d’Ali Bader : Lauriane Rémy
A la lecture d’un extrait d’Anatolia Rhapsody de Kenan Görgün : Mélanie Massinon
A la lecture de la 4ème de couverture de Mme Livingstone de Barly Baruti et à la réalisation du power point correspondant : Loïc Renier
Aux questions pour l’interview : Judith Dubreucq et Sherilyn Henri
A la prise de photos : Sophie Grégoire
Au passage de l’extrait du film Va, vis et deviens et des questions en découlant: Fabienne Kelecom et Justine Lemaire
A la dégustation de spécialités nationales turcs, congolaises et irakiennes : Camille Colson, Carine Fromont, Myriam Anciaux et Sophie Grégoire
A la bande son : Sylvie Anciaux et Loïc Renier
Professeurs d’animation et de communication : Jimmy Wodon et Georges Mauguit
