Plus de 10 pourcents de notre population francophone belge n’a pas accès à la lecture faute de formation. Les autres l’utilisent avant tout comme outil professionnel et simple moyen d’adaptation à la vie courante.
Pauvre lecture ainsi arrimée à la plate nécessité !
Pourtant, l’apprentissage de la lecture qui est parallèle à la découverte du monde se déploie dans l’étonnement et la joie. S’il persiste quelque chose de cet émerveillement curieux, l’enfant restera un lecteur de livres et un lecteur critique, sinon il deviendra un utilisateur lambda de la lecture.
Le passage par l’enseignement fondamental est donc, comme l’indique l’adjectif, tout à fait crucial. Les pédagogies nouvelles l’avaient bien compris et faisaient déjà de la lecture un moment privilégié : lecture-découverte, lecture-plaisir, lecture ludique portant l’enfant vers l’ouverture du monde mais aussi lecture informant le monde, lui donnant un sens et l’animant.
Ces dimensions ont pu être développées par les étudiants de 2e baccalauréat de Malonne suivant une formation de futurs instituteurs primaires et de futurs bibliothécaires documentalistes réunis lors d’une demi-semaine lecture résidentielle. L’opération a eu ceci de remarquable que se sont ainsi rencontrés pour la première fois sur un terrain commun, celui de la lecture, deux professions amenées à coopérer sur ce sujet.
Sous la houlette des animateurs du Centre de coopération éducative à Ferrières, les étudiants ont suivi un circuit destiné à modifier leur rapport à la lecture : ateliers de sensibilisation, de décodages, échanges, séances d’écriture et animations ont constitué une expérience vivifiante destinée à laisser ouverte et constructive l’expérience du « lire ».
MG