Dans un espace nu, un peuple tangue – un groupe dont chaque visage figure une expression, tout à la fois choisie et ouverte à la vacuité, se balance avec lenteur. L’espace est dominant comme il l’est dans le développement d’une danse. Puis la parole prend, s’enfle et occupe la conscience, fraie et découpe, fait rouler du sens. Soudain un chant fusé s’élève, émeut, surprend, envoûte, il se distingue mais unit le groupe à son entour puis s’éteint. Du sens, des mots, de nouveau surgissent et s’étendent, une vague se poursuit, des images se recoupent, proposent leur lit de correspondances, un objet est jeté, repris, le rythme atteint un ordre matériel qu’il n’avait pas acquis. Puis la parole se tait et le mouvement reprend, lent, tangué, il ne s’arrête pas et verse vers l’infini.
Tel fut un des spectacles donnés par les étudiants du Bac 1 en bibliothéconomie et documentation à la clôture de leur stage d’expression. Celui-ci visait à mobiliser leurs ressources en communication et à les améliorer, notamment en vue des prochains exercices professionnels émaillant leur formation.
Métiers de services, de recherches et de création, les professions de bibliothécaire ou de documentaliste réclament en effet de plus en plus de communication. Elles sont, au plein sens du terme, sociales.